SE CACHER EST UN PLAISIR,  MAIS NE PAS ETRE TROUVÉ EST UNE CATASTROPHE

Donald W. Winnicott

CHEZ L'ENFANT


Du fait qu'il est en plein développement, entrain de grandir... les conflits ne sont pas encore intériorisés, enkystés, figés, l'enfant n'est pas névrosé.


Ses difficultés sont encore très nouées à la réalité, en rapport avec son environnement psychoaffectif et donc avec ses parents ou tuteurs.



MA POSITION DE PSYCHANALYSTE


C'est pourquoi je me situe à la croisée d'un rôle éducatif inspiré par Anna FREUD (il est encore possible de modifier des conduites inadaptées de l'enfant en me situant comme référente) et purement psychanalytique inspiré par Maud MANNONI et Donald WINNICOTT dans une tâche de "traducteur pour l'enfant" de ce qu'il exprime au travers de ses difficultés.


Ses difficultés (pour apprendre, pour jouer tout seul ou avec les autres, à être attentif...)

et ses symptômes - sa façon d'en "parler" à quelqu'un - (une grande passivité ou au contraire une hyperactivité, un manque cruel de curiosité, des crises de colère répétées, une inadéquation à ses besoins, dormir, manger...) sont donc un langage pour le psychanalyste à décoder.


RÔLE DES PARENTS


Une cure psychanalytique pour enfant peut être relativement courte car, si les parents sont coacteurs et dans une alliance de travail avec moi, le contenant sécurisant offert par le cadre analytique et cette alliance apaisent l'enfant qui sera tout à sa guérison.


L'enfant est acteur malgré lui de sa souffrance, c'est au final lui qui connaît vraiment les ressorts pour s'en défaire.



LA SÉANCE


Elle dure une heure. L'enfant me parle avec ce qu'il choisira : des mots, un dessin, de la pâte à modeler, des jeux de rôle avec moi, des jouets ou des personnages etc.


J'écoute avec mon expérience et mon savoir de psychanalyste (savoir sur l'inconscient acquis au cours de ma propre analyse - passage obligé pour tout psychanalyste) mais aussi grâce à tous les enfants qui m'ont été confiés et m'ont dit leur souffrance en toute confiance.


La psychanalyse est au contact de la vie, c'est ce qui fait sa beauté (très éloignée de tout savoir académique) et sa difficulté (fiabilité, permanence d'une présence forte et enveloppante)



L'INTERPRÉTATION


Je traduis en termes compréhensibles ce qu'il est entrain de dire, je ne parle jamais à sa place.

La psychanalyse propose une thérapie qui n'applique aucune technique prémâchée, figée qui contraint l'enfant



L'ENFANT S'IMPLIQUE


Pour que l'enfant soit immédiatement associé à son chemin de guérison, je lui demande un paiement symbolique (à l'instar de Françoise DOLTO) sous la forme qu'il choisira.

LE NOURRISSON


Écouter un bébé, c'est le supposer bien avant qu'il ne parle comme un être de langage et donc accueillir ses manifestations comme une parole qui ne peut se dire.



SÉANCE PARENT(S)-BÉBÉ


Le psychanalyste dit à l'enfant qu'il est là pour lui et ses parents, pour tout ce qui les fait souffrir ou leur donne de l'inquiétude.


J' écoute les paroles du parent, les interactions entre celui-ci et le bébé, et tout ce que ce dernier manifeste par la variété de ses gazouillis, de ses pleurs, par la posture de son corps, ses gestes, son regard.

Je parle à l'enfant de ce qui arrive à son corps, des choses vraies ou graves de son existence.



L'AFFECTIF


Ce que la psychanalyse appelle le transfert.

Il faut que ça clique entre l'enfant et son psychanalyste. Ils deviendront complices bien que distants.


C'est d'une rencontre qu'il s'agit, une rencontre pour changer une trajectoire mal engagée.


Je suis alors en accueil de cette rencontre qui peut être une chance pour l'enfant.


C'est aussi d'une rencontre qu'il s'agit avec les parents, d'un autre type : celle de la confiance réciproque du projet d'alliance pour aider l'enfant.



Puis, un jour, Luz qualifie

avec une clarté étonnante son travail analytique : « L’homme, une personne

importante a pensé qu’en parlant, on pouvait enlever les problèmes ! Je me rends

compte que d’un jour à l’autre, je peux aller dormir chez une amie. C’est comme un

miracle ! Pour moi, c’est presque impossible que quelqu’un à travers la parole devine

quelque chose ; à travers la parole résoudre quelque chose comme ça, ça tombe du ciel 

et d’un jour à l’autre tu peux faire des choses qu’avant tu ne pouvais pas faire. Je

te parle et je ne sais pas ce qui se passe dans ta tête ou ce qui se passe la nuit dans ma

tête, mais au début je ne pensais pas que j’allais pouvoir, que tu allais me dire ce que

je devais faire, que tu allais me dire que je devais faire un effort comme pour le grand

écart. D’un jour à l’autre, je me rends compte que je peux, c’est ce qui est passé dans

ma tête pour qu’un jour je puisse le faire. La vie sans problèmes, ça n’existe pas ! Je

fais comme un chemin, je te dis quelque chose et je vois ce que je te dis, j’ai des portes,

j’ouvre une porte puis une autre, et je continue, chaque fois, je découvre autre chose

et je continue. Ce sont des grandes portes, des petites portes, c’est ce que tu analyses,

c’est une autre porte que moi j’analyse. Depuis que je viens ici, j’ai moins peur, je

peux dormir dans ma chambre. »

« L’homme, une personne importante a pensé qu’en parlant, on pouvait enlever

les problèmes ! » Luz réinvente Freud et découvre les pouvoirs de la parole


"Un petit détour par la phobie au seuil de l'adolescence" Berger Frédérique F

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